Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/04/2013

Quelques photos au retour

17/04/2013

Vincent et moi 40.

Au bout du fil, c'est une toute petite voix.

"Poliana, je suis tombée malade, j'ai un virus, je ne sais pas ce que c'est, je ne sais pas si je vais pouvoir venir".  Elle etait tellement mal, elle est allée aux urgences. Elle trouve la force de plaisanter devant mon inquiétude:" je ne vais pas mourir". Elle n'a pas pris encore sa décision, mais on sent bien que le voyage est mal parti. On se sent abandonnés des dieux. Moi même, j'en ai tellement rêvé de l'avoir enfin chez moi.

Il nous faut annuler ce qu'on peut, se résoudre à l'inévitable. ce ne sera pas pour cette fois ci, Vincent à Paris, Vincent dans ma région. Mi-Aout, je suis là bas. Elle a été tellement déçue, tellement triste, et malade, qu'elle m'en a fait voir de toutes les couleurs. Je ne savais même plus si elle voulait que je vienne, mais qu'importe je suis là. C'est une Vincent, encore très fragile qui m'accueille. Mais nous partons quelques jours dans une ile si belle, si belle. Elle fait 100 m, elle est épuisée, alors on s'adapte. Il y a un jour fabuleux, où on a vu des baleines, où on est allé dans des endroits d'une beauté telle, que je n'avais jamais vu ça de toute ma vie.

DSCF0178.JPG

DSCF0087.JPG

 

Il me faut repartir. La suite est une sorte de descente aux enfers. Les analyses ne sont pas bonne. Les choses ne reviennent pas à la normale, les médecins ne trouvent rien, mais tout ce qu'il font l'épuisent un peu plus. Elle passe l'automne  entre analyses et médecins. Ils hésitent entre deux diagnostics, de maladies aussi rares l'une que l'autre, et qu'on ne sait pas vraiment soigner.  Elle travaille à grand peine. A Noël,  je voudrais retourner la voir, mais elle ne veut pas. Je ne sais plus quand je la reverrai, c'est torturant.

Il y aurait beaucoup à dire sur la médecine de son pays, sur les grands médecins qui prennent des sommes folles, et qui soignent avec desinvolture. A l'évidence, certains mériteraient des procès. Tout ce qu'ils font ne fait qu'aggraver. Vincent est devenu un champ expérimental, pour médecins irresponsables. Elle ne peut plus travailler tellement elle est fatiguée. Elle ne peut plus lire, elle survit grace à sa mère, qui lui fait ses courses, qui lui paye ses factures. Finalement, ce qu'elle semble avoir, c'est quelque chose dont on ne sait pas comment on sort. On peut vivre avec, mais c'est une maladie si peu reconnue, qu'en France, il est impossible d'avoir un congé maladie avec ça, et on ne sait pas soigner.  Pire, il pèse sur les malades, le soupçon qu'ils ne font aucun effort, qu'ils sont une somme de paresse, et c'est tout. c'est ça, Vincent passe ses journée au lit, ne sort plus, ne va plus  faire son métier qu'elle aime, parcequ'elle s'écoute trop, sans doute ... Sa soeur lui dit: " Bon, il faudrait penser à améliorer un peu, maintenant".

Je suis à 10 000 km, et je ne peux pas grand chose, à part écrire, téléphoner, la distraire comme je peux. Heureusement, Vincent adore rire, alors malgré tout, malgré tout, à chaque fois que je l'appelle, elle eclate de rire pour un rien. Alors le rire de Vincent, c'est toujours un instant de bonheur.

j'ai insisté pour retourner la voir. Pendant des mois, elle a refusé. Il y a eu un petit moment de mieux, j'en ai profité, elle m'a dit: Oui, viens ... je lui ai envoyé des dates possibles, et finalement elle ne voulait plus, ne voulait plus que je l'appelle non plus. Vincent sera toujours Vincent, cette folle imprévisible :).  Mais une semaine après, enfin elle m'a redit: Viens ... je t'attends. ça c'etait il y a juste 15 jours. j'écrivais déjà cette histoire.

Alors j'ai pris un billet d'avion. Nous sommes le 17 avril. Demain soir, je serai là-bas. Elle est si fatiguée, qu'elle ne viendra même pas m'attendre à l'aéroport, mais nous serons ensemble.  Je ne sais pas ce que la vie nous réserve.  Entre 2005 et 2009, il y a eu chaque année des trucs difficiles à encaisser. Et puis quand soudain la vie semblait sourire à nouveau, voilà qu'elle nous refait une saleté de coup dur. Vivre à 10 000 km l'un de l'autre, ce n'etait pas si facile, mais on se débrouillait. Cette fois ci on s'est engagés dans un long combat, contre un ennemi invisible.Nos vies perdent toute visibilité, il vaut mieux ne pas y penser. Je veux juste que Vincent guérisse.

Ce sera mon septième voyage. Près de 7 ans, après le premier mail, d'une folle qui commençait par ces mot: Je t'aime. Si seulement le chiffre 7 pouvait porter un peu bonheur.

L'histoire de Vincent et moi, ne s'arrête pas, même si elle a pris un tour douloureux. Il faut garder l'espoir.

J'arrête d' écrire. J'ai mon sac à faire :)

16/04/2013

Vincent et moi 39.

J'attend Vincent, j'attend Vincent, j'attend Vincent. Je l'attends chaque jour, je n'en peux plus d'impatience tellement je l'attends. Nous sommes à la mi-juillet et dans une semaine, elle est là. Je suis allé passer une semaine avec mes parents et mes enfants en vacances. Mon père a cru bon d'engueuler ma fille, pour une raison absurde. Je l'ai vue se tasser sur son siège, avec des grosses larmes qui commençaient à couler. Je me suis revu enfant. C'est la première fois que j'engueule mon père, je crois.

Dans cette ambiance un peu lourde, on essaye de recoller les morceaux. Mais j'attend la fin de la semaine avec impatience. Il me restera trois jours ensuite, pour aller chercher Vincent à Orly et là, ce sera le bonheur.

De son côté, depuis qu'elle sait qu'elle vient en France, elle est devenue à moitié folle. Elle a couru acheter une valise immense, qu'elle a trouvé ensuite deux fois trop grande, elle s'est acheté des chaussures, mais elles lui faisaient mal au pieds, alors elle est allée acheter des  baskets pour pouvoir arpenter la France entière , elle a consulté tout les guides, fait des listes énormes de choses à voir à Paris, elle a déployé une activité insensée, préparé des petits papiers à ouvrir chaque jour, pour sa fille chérie et puis, depuis la dernière fois qu'on s'est vu, elle a découvert qu'elle avait une hernie, alors elle fait tout ce qu'elle a pu, pour essayer d'avoir un peu moins mal au dos. A vrai dire, je suis assez  inquiet de l'état dans lequel elle sera après une nuit d'avion, sur des sièges tellement inconfortables. Mais elle vient, et je l'attend.

Quatre jours avant son arrivée, nous sommes en train de remonter les alignements de Kermario, quand je reçois un SMS: " Est-ce que je peux t'appeler ?" . C'est inhabituel. Elle ne m'appelle jamais, c'est bien trop cher.

"Oui, appelle-moi !". Il n'y a plus ni menhir, ni alignement, il n'y a plus que Vincent dont j'attend un coup de fil, d'un instant à l'autre et mon inquiétude qui grandit

Vincent et moi 38.

Quand tu es français, pour peu que tu aies de quoi payer ton billet d'avion, c'est plutôt simple d'aller dans le pays de Vincent. On ne te demande pas de justifier de quoi que ce soit. Pour l' adresse où tu va loger,  sur ta déclaration de douane, tu indiquera juste une adresse e-mail. c'est dire comme on te simplifie la vie. Tu mettrais "Plage de Copacabana" que ça serait pareil. On a besoin des touristes, on fait en sorte de ne pas les gêner

Par contre, si tu viens du pays de Vincent, il te faut oublier toute notion de symétrie. Une femme de son pays,  doit répondre au soupçon qu'elle n'est, ni une prostituée,  ni une narcotrafiquante, ni même une future clandestine. Dans les derniers feux de la Sarkozie, on déteste ce qui est étranger jusqu'à l'hystérie, à moins que l'étranger soit émir du Quatar, auxquel cas des aménagements sont possibles.

Ce n'etait pas gagné, mais Vincent a eu un congé sans solde pour venir quinze jours, alors ça a été la joie, parceque l'argent du voyage, elle l'avait. Mais après, on a commencé à déchanter. Pour venir, il lui fallait une attestation d'accueil de ma part, faite en mairie - produire un nombre de pièces invraissembables, feuille de paye, impôts, identité, trente euros de timbre fiscal, revenez dans une semaine - mais ça c'etait bien  le plus simple. Il lui fallait aussi une somme journalière en liquide très conséquente, pour quelqu'un qui serait nourrie-logée, une assurance à hauteur de 20 000 euros. Tout ça, ça allait encore. Mais le plus compliqué, c'etait qu'il fallait aussi une carte de retrait international, que la banque lui refusait, en raison de son petit salaire. On a bien galéré avec tout ça. A un moment, on a bien pensé que c'etait fichu, jamais elle ne pourrait venir chez moi, le rêve que j'avais nourri de l'accueillir, de lui faire connaitre mon chez-moi, ma ville, ma région, comme elle-même avait fait pour moi, ça s'écroulait. Citoyens du monde, allez vous rhabiller ! ça va quand t'es riche, ces histoires là.

Et puis, finalement ça s'est ouvert. Ses parents sont plutot fortunés, elle a pu obtenir une carte de retrait sur le compte, et on a commencé à faire des projets. Vincent rêvait de Paris, on a loué un petit appartement à Paris, et puis quelque jours chez moi, et ensuite sur un lieu de vacances dans ma région que j'aime tant, et déjà il faudrait penser à repartir. Les douze jours seraient vite passés, mais c'etait le bonheur de l'attendre.

15/04/2013

Vincent et moi 37.

Sur les premières photos que j'ai, mes enfants sont assis côte à côte dans l'avion. Nous survolons déjà l' amérique latine. Si une nuit dans l'avion a émoussé un peu leur fraicheur, ils sont terriblement joyeux et ravis d'être là. C'est un rêve pour eux de venir, et un bonheur pour moi de les emmener voir Vincent.

Ils l'ont vu, avant moi. "Elle est là-bas,non ?". Après ça a juste été 10 jours d'un bonheur absolu. On avait loué une petite maison, sur une plage sauvage. Elle etait entourée de champs ou paissaient des zébus affectueux.  

v37.JPGv41.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec Vincent et mes enfants, l'adoption, l'affection mutuelle a été immédiate. Mais ça ne m'inquiétait pas.

L'endroit est une beauté, environnée d'oiseaux extraordinaires.   Je passerais des heures à observer les fragata, les alma de gato et à guetter l'arrivée des zébus.

Je crois que dans ma vie, j'ai rarement passé des moments d'une telle allégresse. Nous sommes au mois de Février 2012. Je suis avec mes enfants dans un monde où tout les ravis, où ils semblent très heureux et joyeux et il y a Vincent.

Je n'ai jamais trouvé plus difficile de rentrer que cette fois là. Les autres fois, il y avait toujours le bonheur de retrouver mes enfants, mais cette fois, ils sont là - j'esperais qu'ils aiment le voyage, et ils sont heureux au delà toute espérance . Donc repartir est d'autant plus difficile, s'il n'y avait pas la promesse de Vincent. Elle veut venir en France. Si elle arrive à convaincre son employeur, ce pourrait être en Juillet. L'année 2012 promet d'être heureuse. Je l'espère déjà en France, mais rien n'est joué. A mon retour, elle me dit comme tout est vide, comme elle a aimé mes enfants. Elle me dit: " Tu ne sais pas comme tu as des enfants si spéciaux, tu le sais ?". Elle me dit comme elle est triste. Mes enfants ne parleront plus jamais de Vincent qu'avec une immense affection et beaucoup de  tendresse, et une pointe de moquerie joyeuse, pour une de ses expressions favorite: " Oh, mais comme tu es méchant" ... Je sais qu'ils ont été très heureux, là-bas.

si1.JPGsi2.JPGsi3.JPGsi4.JPGsi8.JPG

                                                                                                                                   

14/04/2013

Vincent et moi 36.

Je remercie ton corps de m'avoir attendu

Il a fallu que je me perde pour arriver jusqu'à toi

Je remercie tes bras d'avoir pu m'atteindre

Il a fallu que je m'éloigne pour arriver jusqu'à toi

Je remercie tes mains d'avoir pu me supporter

Il a fallu que je brûle pour arriver jusqu'à toi

 

Oh ... je ne peux pas écouter Lhasa sans penser à toi. Vincent, il m'a fallu tout ces morts, pour arriver jusqu'à toi.  Et Lhasa qui s'en est allée aussi, avec sa beauté, son intensité.

Quand  Catherine est venue chez moi la première fois, mon frère avait 13 ans.  Et lui,  si innocent alors, qui se demandait pourquoi, cette fille plus agée -  elle avait 18 ans :) - lui faisait la bise.  Catherine, mon frère, Lhasa, aucun de ces trois là, n'a atteint quarante ans. 

j'ecoute Lhasa, je pense à toi, Vincent. J'écoute Van Gogh, de ce vieux Lény et c'est encore à toi que je pense. Je pense à toi,   à mon frère. Van Gogh, Van Gogh, mon frère ... t'es fou. On a mis tellement de temps à comprendre ce qui t'arrivait, petit frère.

Quand Catherine est morte, j'ai marchandé avec la vie pour qu'elle me donne quelque chose en échange, et c'est toi qu'elle m'a offert Vincent, et c'etait le plus beau des cadeaux. Mais pour mon frère, je n'ai rien eu, qu' une angoisse sourde et diffuse qui m'accompagne depuis. 

Je remercie ton corps de m'avoir attendu, Vincent

 

 

Parceque Vincent n'est pas Vincent

13/04/2013

Vincent et moi 35.

 Comme c'etait bon, la soupe à l'aïpim, dans ce petit restaurant dans la sierra. Il y avait le maire du village qui faisait un diaporama pour ses administré. Je me sentais au bout du monde. C'etait l'hiver en cette terre lointaine, il y avait un peu de brume et on se promenait main dans la main, avec Vincent, dans un village aux allures fantômatique que n'aurait pas renié Juan Rulfo. Le jour, c'etait autre chose, c'etait un petit bout d'europe,  des airs de village allemand, les gens venaient de loin  pour goûter à ce charme à mi chemin entre l'amérique latine et l'europe. L'hotel où nous sommes descendu ressemblait à un décor de conte, avec des escaliers drôles. Le ministre de la santé du pays de Vincent, préconise de baiser plus pour être en bonne santé.  Avec Vincent, ce jour là dans cet hôtel charmant , nous avons passé  beaucoup de temps pour nous mettre dans la meilleure des santés possible.

Avec Vincent, il y en a des tours et des détours, il y a la distance qui parfois essaie de s'installer, mais jamais n'y parvient. Nos mots se retrouvent toujours.2010, 2011, je suis allé 4 fois la voir. C'est peu et c'est beaucoup. A chaque fois que je la retrouve à l'aéroport, mon bras retrouve sa place autour de sa taille, et alors c'est comme si on s'etait quitté la veille. Quand on est loin, elle tombe parfois dans des abîmes de désolation, elle se fait des idées folles, on manque de se perdre, on se manque. Quand on est ensemble, On est mieux que bien. Nous nous mettons sous la protection d'une divinité locale. Il s'agit de prendre un bain, avec des sels spéciaux, qui t'assurent protection. On devrait faire ça dans une baignoire, mais on n'en a pas, alors on décide qu'une douche fera parfaitement l'affaire. Je me rappelle de Vincent nue contre moi sous la douche, sa peau avait le goût des sels divins.  Pourvu que cette déesse locale soit efficace. c'est juste ce qu'on veut et c'est sûr que ça devrait marcher.

En Septembre 2011, j'ai un super projet !

 

12/04/2013

Vincent et moi 34.

L'âge de Vincent, il n'y avait vraiment pas moyen. Elle ne voulait pas me le dire.  C'etait devenu une blague entre nous. J'essayerais de lui soutirer, elle déjouait tous les pièges.

Je montre une petite vidéo que j'ai fait, avec mon appareil-photo, à une copine. Elle me dit: Mais elle vingt-cinq. Enfin, Anne-cé, soyons sérieux, sa fille a treize ans, comment veux-tu.  Si je ne connais pas son  âge, je crois le connaitre quand même approximativement, à partir des détails qu'elle a distillé avec parcimonie. Par habitude, j'ai fini par considérer qu'elle avait sans doute deux ou trois ans de moins que moi, soit environ 45 ans, quand je suis arrivé la première fois. Mais quand je la vois, j'ai du mal à croire à ses 45 ans. L'âge de Vincent est un épais mystère.

Mais, un  jour, elle s'est enfin décidé.

 Je monte sa photo a mes potes. Ils me disent : " Bon dieu, elle est super jeune, tu sors avec des gamines, elle a quoi ? 30, 35 ans ?"  je les laisse deviner. mefiez vous des latinos, les gars ! L'un deux avance 42 ans, sans trop y croire, les autres se fixent autour de 35 ans, descendent eventuellement à 28 ans. Alors j'éclate de rire, et je les terrasse. Elle a 51 ans ! ahahah. Trois ans de plus que moi, voilà pourquoi elle ne voulait pas me le dire, mais c'est vrai qu'elle a l'air d'une gamine. Les copines qui ont son âge, font grise mine. Le sang indien est d'une traitrise sans nom.



11/04/2013

Un petit coup de pied

sel13.JPG
sel12.JPG

17:08 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Vincent et moi 33.

Descendre du sapin n'etait pas facile. il parait que c'est pour celui qui reste que les choses sont les plus difficiles. Après toutes ces années, à s'écrire, à s'imaginer, à rêver de se voir, nous avons découvert que nous nous aimions profondément, que la réalité dépassait notre espérance et nous avons du commencer à réfléchir à comment faire avec ces milliers de kilomètres entre nous.

Ce qui est drôle, c'est la réaction des gens, quand tu leur dis que tu as noué une histoire amoureuse à des milliers de kilomètres. On pourrait dresser une typologie, mais la réaction la plus fréquente, c'est : " oh, moi je pourrais pas !". ça me fait rire. Je ne demande à personne de pouvoir à ma place ! ça change quoi pour moi que mon interlocuteur ne puisse pas, puisque c'est moi qui le vit. Parfois, les gens qui me disent ça, sont seuls depuis des années. Je suis un garçon délicat, alors je ne leur dit pas que c'est peut-etre parcequ'ils ne "peuvent pas" plus, qu'ils sont seuls. Il y a aussi, les gens qui mettent en doute la réalité de la chose. Pour eux, je suis célibataire, point final ou alors c'est hors de la réalité, comme un amour de vacance qui voudrait se prolonger, l'amour c'est se disputer pour savoir qui va descendre les poubelles, c'est bien connu. Finalement la réaction la plus belle que j'ai eu, celle qui m'a fait le plus de bien est celle d'une personne à qui je parlais un jour. Elle connaissait le pays de Vincent, et alors que je lui racontais un peu mon histoire,  anticipant la réaction habituelle, j'avais commencé à dire: "ce n'est pas si facile, mais ..."  Elle a eu un grand sourire et elle m'a dit: "Oh, mais ça doit être ton rayon de soleil !"

Et c'etait si bon d'entendre ça.

Mais qu'importe l'opinion des gens. Nous avions dit un an, mais en Juillet, 4 mois plus tard, j'etais de retour :)

10/04/2013

Le chatelain

sel10.JPG

12:40 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Vincent et moi 32.

Quand tu aimes, il faut partir. Je pensais à ces mots de Cendrars.

Vincent s'est approchée de moi, et m'a dit, avec douceur: " Tu ne voudrais pas rester?". Il y avait un sourire dans sa voix. Il me fallait rentrer et ce n'etait pas facile. J'avais fait le plein de cadeaux pour mes enfants, et c'est la seule chose qui me donnait envie de rentrer: les retrouver.

sel7.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

Il me fallait laisser derrière moi, le rire de Vincent, sa douceur, la grâce naturelle avec laquelle elle traversait la vie. Il fallait laisser aussi ce pays que je commençais à aimer, le chant timide des petits indiens sur les marchés. Le dernier soir, nous sommes allés dans un restaurant en plein air. Dans l'odeur de la viande grillée si bonne  et la douceur du soir, je lui ai dit: nous allons continuer ?  je ne pourrai pas venir avant un an, tu sais ? Elle a rit encore: " Oui ! c'est fou, mais oui !" Les photo me rappellent, la robe qu'elle portait ce soir là. Et la façon dont elle me l'a dit, je ne l'ai pas oublié.

sel9.JPG

Nous sommes rentré et nous avons baisé, comme si c'etait la dernière fois. Un an, ça allait être si long. Il n'empêche que ça n'a pas été facile à l'aéroport. Quand je suis arrivé en France, je lui ai juste écrit: "Vincent, je suis redescendu du sapin". 

 

09/04/2013

Vue des hauteurs

100_3921.JPG

12:04 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Vincent et moi 31.

Elle avait donc pris cet air mystérieux et rieur, en me disant: "je t'emmène quelque part."

Quand j'ai vu que nous etions en train d'entrer dans un motel, j'ai éclaté de rire. Les motels sont une institutions là-bas. Ils sont nés à la périphérie des villes pour cacher des amours illicites, je pense, mais c'est entré dans les moeurs de tel sorte que tout le monde va au motel.  On se donne les adresses, il y en a pour toutes les bourses ( si j'ose dire ). Certains sont relativement simples, d'autres ont une décoration kitschissime, et c'est aussi ce qui fait leur charme. D'une façon ou de l'autre, tu sais que tu es là, pour BAI-SER ! Alors si tu as des enfants à la maison et que tu as du mal à trouver un espace, si tu as fait une belle rencontre, mais que tu ne peux pas facilement accueillir, qu'importe ... les motels, c'est génial. Tu sais, que tu y es pour quelques heures, et que tu n'a qu'une chose à faire, tu ne sera dérangé par rien et tout est fait, pour t' accueillir au mieux pour cette noble tâche. 

sel6.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Alors on pourra me répondre, qu'en France, on peut aller à l'hotel, mais ce n'est pas pensé pareil. L'idée du motel, est donc la discrétion, alors tu va en voiture jusqu'à un garage, tu fermes la porte du garage, et tu n'a plus qu'à monter - le coeur battant - un petit escalier, et tu découvres les lieux. Il y a  toujours la sacro-sainte glace au plafond, et en général, la déco n'est pas sans renvoyer à l'imagerie des bordels. c'est assez drôle. D'une certaine façon,  Il y a le parfum de l'interdit, de 

sel5.JPG

la trangression, sans l'horreur de la prostitution. Le motel où m'emmenait Vincent etait relativement simple, mais déjà c'etait une débauche de glace et de couleur parme.  Avec Vincent, il faut dire "baiser", et alors, je peux dire qu'on a bien baisé, dans ce motel. Nous sommes sortis, rieurs et hagard, après deux ou trois heures hors du temps.  Quand je lui ai demandé si elle connaissait déjà ce motel, elle m'a dit:'mmmhhhhhh ... ' et elle a éclaté de rire.

Je me demande pourquoi cela n'existe pas en France. On en connaitra d'autres des motels. L'un d'eux sera proprement hallucinant, avec des statues grecques, des chutes d'eau, une piscine. Ce que j'aime aussi,ce sont les noms des motels qui me mettent en joie. Il y en a partout et je m'amuse à collectionner les noms.

07/04/2013

Attend quelqu'un

DSCF8160.jpg

18:57 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

06/04/2013

Ce n'est même pas un village

sel7.JPG

08:59 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

05/04/2013

Chez Gilles de B.

DSCF4786.JPG

11:33 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Vincent et moi 30.

J'ai amené avec moi, un livre que je voulais lire à Vincent. Mais n'allez pas imaginer... 

deuxenfants.jpg

Deux enfants dans un sapin, je l'ai lu à 7 ans. C'est un des livres qui a enchanté mon enfance. C'est mon entrée dans le monde merveilleux de la littérature. Il me faut lire à Vincent, l'histoire de la mère Coucou, de Barnabé le colporteur et du bon loup Frick, de la princesse Rosabelle  et du méchant lutin Patatrack. Il y a quelques années, j'ai cherché ce livre sur Internet. J'ai été surpris qu'il ait été écrit par la célèbre Enid Blyton et je l'ai racheté, anticipant la déception que j'aurais à le relire. j'ai découvert qu'Enid Blyton n'etait pas que l'auteur à succès des club des cinq et compagnie. c'etait egalement une merveilleuse conteuse. Des années après, j'ai retrouvé avec une immense émotion, le petit monde du sapin.  Je le lis à Vincent sur les berges du lac, qui vient lécher les pieds de sa ville. 

Deux enfants dans un sapin, c'est un peu ce que nous sommes. Nous sommes montés dans ce sapin, pour une parenthèse dans nos vies qui n'ont pas été si faciles depuis quelques années. Je suis à 10 000 km de chez moi, avec ce sentiment tenace d'irréalité. Avec Vincent,  drôle, inquiète et enfantine, dont je ne connais même pas l'âge.

Mais nous ne jouons pas qu'à des jeux d'enfants. Au retour d'une de ces lectures du bord du lac, elle prend un air mystérieux. "Je t'emmène quelque part". Il me faut un moment pour comprendre qu'elle m'emmène dans un de ces motels dont elle m'a souvent parlé.

04/04/2013

Vieil ami

DSCF5464.JPG

10:18 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Vincent et moi 29.

Dans le petit matin de l'été austral, je regarde avec emotion la chevelure de Vincent, si belle qui emerge des draps. J'entend le sabot des chevaux qui passe dans la rue en claquant. Je ne sais pas bien encore ce que c'est que ces chevaux, mais le claquement de leurs sabots sur l'asphalte sera désormais associé à la ville de Vincent et toujours j'aimerai les entendre. La réalité qui se cache sous ce bruit champêtre est pourtant loin d'être drôle, mais je mettrai du temps à la découvrir. Les gens des immenses bidonvilles qui encerclent la ville, ramassent les ordures dans de petites carioles qui sillonnent les rues. Le soir, ils les ramènent dans les bidonvilles pour les trier. Ils vivent sur des tas d'ordures et le coeur s'emplit d'effroi et de tristesse, lorsqu'on passe à proximité.  Les chevaux sont généralement bien petits et frêles. 

sel6.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 C'etait doux de découvrir le corps de Vincent. Je la tenais nue dans mes bras, encore incrédule et fiévreux. Dire que ça commençait par un petit mail, lancé dans la jungle des blogs, des années plus tôt. Il n'a pas fallu longtemps pour que nos corps s'accordent. 

Quand à la nuit tombante, sa fille est arrivée, elle m'a gratifié d'un petit coucou de la main. Son sourire etait tout en fossette. Elle est si timide, qu'elle n'ose même pas me regarder. Nous n'avons pas de langue commune, mais j'ai bien vu qu'elle pouffait à la dérobée, quand j'essayais de parler leur langue. 

Vincent a les caractéristiques des gens de son pays. Une simplicité dans le contact, quelque chose  à la fois de lumineux, doux et indéfinissable. Il n'y a pas de vitre à briser tellement cette gentillesse est naturelle. Je sens que le temps va paraitre court

03/04/2013

Chat à vendre ou pas

68680960.jpg

15:38 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (5)

02/04/2013

La disgrâce

sel4.JPG

14:09 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2)

Vincent et moi 28.

Mais, n'allez pas imaginer que Vincent m'avait accueilli à bras ouverts, lorsqu'elle a appris ma séparation. La bonne nouvelle c'est que nous avons aussitôt commencé à nous écrire, mais elle n'y croyait pas à cette séparation. Pour elle c'etait une passade, j'allais me réconcilier, elle connaissait la chanson. Oh, mais quelle fille tếtue. Et puis, ce n'etait pas moi qui etait à l'origine de la séparation, je ne me serais jamais séparée, elle le savait, donc, elle etait le 2eme choix, et elle ne voulait pas être le 2eme choix ! 5 mois ça a duré cette histoire ! 5 mois, à ne pas me répondre, ou je ne savais pas si on allait se voir ou pas, un pas en avant, un en arrière. c'est sûr qu'elle me les a bien fait payer, ces années à s'écrire, sans se voir. Alors même si le cours de nos mots avait repris, que je sentais qu'une petite lumière s'etait allumé dans sa tête, ça n'a pas été facile. Un jour de Novembre, excédé, je lui ai dit que je voulais la voir, que je voulais vivre quelque chose avec elle, mais que si elle ne voulait pas, qu'on s'en tienne à nos mails, mais que j'avais besoin d'une réponse. Alors elle a ouvert la porte et j'ai pris un billet d'avion, le mois de Février suivant.

01/04/2013

La ville de pierre

sel5.JPG

16:55 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Vincent et moi 27.

Sur le chemin qui mène à l'aéroport, j'ouvre tout grand les yeux. Ce sont d'immenses boulevards, entourés d'immeubles. Ce serait moche, s'il n'y avait une chose que je vais adorer, que j'adorerai toujours dans cette ville, la végétation. La ville de Vincent est la ville aux millions d'arbres et aux essences infinies.Sa ville sera toujours pour moi, la ville végétale

Poa9.JPG
















Quand nous sommes arrivés chez elle, dans l'appartement où elle venait juste d'emmenager, des ouvriers travaillaient pour installer une douche. Alors nous avons eu le temps, malgré la fatigue et cette impression de saleté qui me collait à la peau, dans la chaleur subtropicale,  pour parler enfin de vive voix, avec les expressions du visage, avec ces yeux d'indienne, qui me regardaient avec douceur.
Ce qui est incroyable, c'est que ça a été la même évidence dans la réalité que celle que nous avions dans les mail. Avec toutes les scènes de jalousie qu'elle m'avait fait, je craignais une personnalité compliquée, capricieuse,   et voilà qu'elle etait douce et adorable. Dans le monde virtuel, on perçoit certaines choses, mais il y a aussi des choses auxquelles jamais on n'aura jamais accès. Et la grande découverte, ça a été le rire de Vincent. Elle eclate de rire, pour un rien, elle rit sans cesse. On est dans une autre pièce, on l'entend rire et déjà on est heureux. Il n'y a rien qui pourrait empêcher Vincent de rire.

Et puis, les ouvriers sont partis, j'ai dit que je voulais prendre une douche. Quand je suis sorti, enfin propre, elle m'a dit doucement:" Alors je veux prendre une douche aussi", avec ce petit accent chantant, qu'elle avait, que j' avais déjà commencé à aimer. Je suis allé l'attendre sur son lit. Elle est arrivée, avec une serviette nouée autour de son corps. Et j'ai dénoué la serviette.

Et tout etait évident.